Le CoVid-19 ou l’incapacité de notre société à penser collectif


Article / mercredi, mars 11th, 2020

J’avais besoin d’écrire sur la crise sanitaire actuelle qui soulève bien des questionnements sur un système mis à mal mais surtout sur notre capacité à remettre en question nos habitudes et notre confort de vie.

Cela nous est tombé dessus, et peu importe qui nous sommes, d’où l’on vient, de quel milieu et de quels moyens financiers nous bénéficions, nous sommes tous menacés. Enfin non, pas vraiment mais cela, peu en ont conscience. La différence réside dans le capital santé, que l’on a tendance à oublier tellement il nous paraît ordinaire. Les moins riches de ce capital-là vont souffrir les premiers de cette crise.

Évidemment, vous allez me dire et je l’ai lu maintes fois, ce n’est pas pire qu’une grippe et la grippe tue des dizaines de milliers de personnes chaque année dans notre pays. Et c’est vrai, mais il existe un vaccin. Un vaccin que tout le monde devrait d’ailleurs s’injecter pour qu’il y ait justement moins de morts chaque année parmi les plus fragiles qui souvent ont été infectés par des gens qui s’en sont sortis avec quelques jours de forte fièvre et de courbatures intenses, en contaminant sur leur passage une personne fragile qui en est possiblement morte.

Tout d’abord, en se renseignant un peu mieux, on s’aperçoit que le CoVid-19 présente un taux de contagion deux fois supérieur et un taux de mortalité 15 fois supérieur à celui de la grippe saisonnière. Et comme il n’y a pas (encore) de vaccin, le seul moyen de protéger les plus fragiles et de respecter les règles d’hygiène et d’éviter le contact au maximum.

C’est en tout cas ce que j’ai décidé de faire en âme et conscience mais mon maintien en santé (déjà affaiblie) dépend aussi malheureusement de la volonté des dits bien-portants. Je suis admiratrice du courage de certains pays à prendre des mesures drastiques pour ralentir la propagation de ce virus.

Alors évidemment, cela va non seulement ralentir l’économie mais cela va surtout remettre en cause notre confort de vie. Plus le droit d’aller à certains événements, plus le droit de voyager, plus personne pour garder nos enfants, et j’en passe. Toutes nos occupations individualistes.

Et si ces mesures de protection n’étaient pas mises en place justement pour que nous puissions reprendre ces activités, provisoirement perdues, dans un futur moins lointain que si nous laissions ce virus se répandre en toute liberté ?

Et si ces mesures servaient à protéger les personnes les plus fragiles, car elles aussi ont le droit d’avoir une chance de vivre plus longtemps même si leur capital santé est déjà atteint ?

Mais pour que cela soit accepté, il va falloir se mettre à penser pendant un moment de façon COLLECTIVE. La vaccination, contrairement à ce que l’on peut penser, est un geste de santé propre ET de santé collective. Je me protège et je protège les autres. Sans vaccin, c’est les comportements qu’il faut changer en attendant pour agir de la même manière.

Alors, arrêtez de dire que nous faisons tout un drame de ce qui arrive car si vous pensez être suffisamment solides pour affronter le virus sans prendre, ni vous soumettre à, aucune mesure de protection, vous mettez en danger les autres et vous pouvez être à l’origine de soucis de santé, voire de morts.

Penser collectivement, ce n’est pas grand-chose. C’est accepter certaines mesures de restriction, certains conforts supprimés pendant quelques mois peut-être pour mieux reprendre sa vie individualiste par la suite. Ne vous inquiétez pas, votre capital santé sera toujours intact mais vous ne l’aurez pas ôté à d’autres.

Et puis si vous ne vous inquiétez pas, tant mieux, vous en avez tout à fait le droit. Mais s’il-vous-plaît arrêtez de demander aux autres de ne pas se préoccuper et pensez, même juste temporairement, collectivement.

Une réponse à « Le CoVid-19 ou l’incapacité de notre société à penser collectif »

  1. Tout à fait d’accord. Belle leçon, et belle matière à réflexion ! Il faudrait intégrer davantage la notion de partage et combattre l’égoïsme ambiant, mais ce n’est pas gagné… Bon courage !

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