Sale nuit. Mauvais jour.
Foutu chromosome 5.
Réveillée par une atroce douleur à la trachéo, salvatrice et destructrice à la fois.
Inflammation interne probable, assez récurrent.
Bilan respiratoire proche à l’hôpital. Enthousiasme incroyable dans ce contexte risqué.
Peur de la croissance d’un énième granulome à retirer chirurgicalement. Acte contraignant et douloureux que la non réitération rendrait plus supportable.
Dolipranes et cortisone (et oui c’est pourtant pas le moment de baisser ses défenses immunitaires).
Quelques heures de répit. Pas d’effet notoire avant demain minimum.
Pics lancinants et endurement exténuants.
Travailler malgré tout (boulot important au retour de congés).
Tenter de faire bonne figure pour ne pas envahir l’homme que j’aime par ma souffrance. Ne pas vraiment y parvenir.
Sentir son sentiment d’impuissance l’enfermer dans un repli sur lui. Chercher son sourire si précieux dans ces moments-là. Envie de le prendre dans les bras et ne pas pouvoir.
Si fatiguée ce soir que rien ne sort. Peu de larmes. Peu de verbes. Ces mots.
À défaut de nous parler plus ou moins fort tous les jours, la maladie a crié aujourd’hui et dans un bruit assourdissant, elle nous a coupé le sifflet et ne nous a pas laissé répondre.
Si banal. Si usant. Elle nous a rappelé ce qu’on oublie à chaque fois entre deux hurlements, qu’elle était Grave.