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Pulse : la série Netflix qui change la donne pour la représentation des personnes handicapées à l’écran

  • Photo du rédacteur: Laetitia Rebord
    Laetitia Rebord
  • 9 avr.
  • 4 min de lecture

Jessy Yates joue le rôle de Harper Simms
Jessy Yates joue le rôle de Harper Simms

Traduction de l’excellent post de Cripple Media publié le 9 avril 2025


Pulse est la première série télévisée à représenter une femme médecin en fauteuil roulant.Ce n’est pas seulement une question de représentation — c’est une réappropriation du pouvoir, de l’expertise et de la visibilité dans un domaine où le handicap a longtemps été exclu.


Dans Pulse, Jessy Yates joue le rôle de Harper Simms, une interne de deuxième année en médecine d’urgence dans le centre de traumatologie de niveau 1 le plus fréquenté de Miami.La série propose tous les cas médicaux à forts enjeux, des romances chaotiques et des nuits blanches typiques du genre.


Ce qui rend la série différente, c’est que le Dr Simms est incarnée par Yates, elle-même en fauteuil roulant IRL.Ce changement en matière de représentation reste incroyablement rare, notamment dans les rôles centrés sur le pouvoir, l’autorité et l’expertise.


Le handicap reste l’une des identités les plus sous-représentées dans la pop culture, surtout dans les rôles de leadership et d’expertise (comme les médecins, PDG ou avocats).


Selon le New York Times, moins de 5 % des films et séries depuis 1918 ont inclus des personnages en situation de handicap, et 95 % de ces rôles ont été joués par des acteurs non handicapés.


Le résultat est un récit culturel biaisé qui met souvent de côté les expériences des personnes handicapées, réduisant leur visibilité ou les excluant entièrement de l’écran.


C’est pourquoi Pulse est si révolutionnaire.

Une grande partie des médias populaires reflète encore le modèle médical du handicap — qui présente les personnes handicapées comme un problème, ou des sujets qu’il faut guérir/corriger.


Ainsi, placer une médecin handicapée au cœur de l’histoire n’élargit pas seulement la représentation, cela remet directement en question l’un des récits culturels les plus enracinés dans la médecine.


Les médecins sont généralement vus comme l’incarnation de la santé et de l’idéal “valide”. Pulse renverse cette attente.


« On est tellement habitués à voir les personnes handicapées comme celles ayant besoin de soins ou d’assistance, qu’on n’a pas l’habitude de les voir en donner, » a déclaré Jessy Yates, dans une interview exclusive avec Cripple Media.


« C’est ça qui est radicalement nouveau. Ce n’est pas juste une représentation du handicap dans les médias, c’est une représentation du handicap dans la médecine, où la solution par défaut est généralement les traitements ou la guérison. »


L’un des atouts de la série est que le handicap du Dr Simms n’est pas sensationnalisé ni mis au centre de tout — c’est simplement une part de son identité.


Et pourtant, sans occulter son handicap, la série aborde les réalités du validisme dans la médecine.


Dans un épisode, sans trop en révéler, le Dr Simms est confrontée à une situation qui expose le type de discrimination que les médecins handicapés rencontrent souvent. Cette scène reflète l’expérience vécue du personnage, dans une interprétation nuancée et authentique.


Par exemple, pour approfondir l’authenticité du rôle, la série a consulté le Dr Daniel Grossman, un médecin urgentiste en fauteuil roulant à la Mayo Clinic. Le Dr Grossman a démontré une technique d’intubation adaptée qu’il utilise, en tirant doucement la tête du patient sur ses genoux pour l’intuber — car le lit est souvent trop haut.


Cet ajustement n’est pas seulement pratique — il rend aussi l’interaction moins clinique et plus humaine.


« La médecine d’urgence, c’est souvent trouver une solution en temps réel. Il faut stabiliser quelqu’un comme on peut. Il faut parfois faire preuve de créativité », dit Yates.


« Et c’est ce que font déjà les personnes handicapées. On réinvente la roue littéralement chaque jour. »


Ces représentations ne reflètent pas seulement la réalité — elles créent un changement dans notre compréhension du soin, de la capacité et du lien.


Pour les spectateurs handicapés, en particulier les jeunes qui rêvent d’entrer en médecine ou dans d’autres domaines exigeants, voir le Dr Simms à l’écran leur montre que ces ambitions sont possibles.


Pour d’autres, cela remet en question les idées profondément enracinées sur ce que les personnes handicapées peuvent et devraient faire, rompant avec les récits poussiéreux de pitié, de tragédie ou d’inspiration.


Seulement 24 heures après la sortie de la série, Yates a dit avoir reçu des messages de jeunes médecins ou étudiants en médecine handicapés qui doutaient de leur avenir.Mais après l’avoir vue à l’écran, ils ont écrit des messages comme : « Peut-être que moi aussi, je peux. »


Pulse marque un changement significatif dans la manière dont le handicap est représenté à l’écran.


La série montre ce qui est possible quand les personnages handicapés sont racontés avec complexité, soin et authenticité — non pas traités comme des mascottes, mais comme des personnes.Cette forme de normalisation peut changer notre vision du pouvoir, et élargir l’image des corps que l’on considère comme légitimes, aspirants et entiers.


« Je suis juste moi. C’est tout ce que je peux faire. Et visiblement, c’est suffisant », déclare Yates.

 
 
 

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